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- La môme – La souffrance extraordinaire du 4
Vu et analysé par Rose et Gilles Gandy
La Môme est un film français réalisé par Olivier Dahan, sorti en 2007, qui retrace la vie d’Édith Piaf. Dans de nombreux pays, le film s’intitule « La Vie en rose », d’après sa célèbre chanson. Le film retrace de nombreuses parties de la vie de la chanteuse, allant de son enfance à sa gloire, en passant par les drames de sa vie ainsi que sa disparition.
Incarnant la « môme Piaf » à tous les âges de sa vie, Marion Cotillard a remporté l’Oscar de la meilleure actrice pour son rôle. Également lauréat de l’Oscar du meilleur maquillage pour la transformation radicale de l’actrice en son personnage, le film est ainsi le premier long métrage entièrement tourné en français à remporter deux Oscars. Il est également couronné de quatre BAFTA, cinq César, trois Lions tchèques et un Golden Globe !
La performance de Marion Cotillard est à la hauteur de la vie d’Édith Piaf. Comme le film récapitule toute la vie de l’actrice, on peut voir sa construction et ses difficultés à sortir du milieu dans lequel elle est née.
Alcool, drogue, maladie : tous les ingrédients de la demoiselle blanche du point 4 quand elle vire en demoiselle noire !
Artiste, certes, comme beaucoup de 4. Mais à quel prix ! La souffrance est omniprésente, comme si l’art ne se développait qu’à travers les difficultés. C’est pour cela que beaucoup d’ennéatype 4 ont une popularité inversement proportionnelle à leur bonheur intérieur. Car la dimension artistique du 4 n’est qu’un mécanisme de défense du trop plein émotionnel qui les caractérise…

Pourquoi faut-il voir ce film ? Parce qu’il montre l’équation perverse de la demoiselle blanche !
En effet, le spectateur sent monter en lui ce sentiment ambiguë d’admiration mêlé à la tristesse incommensurable qui se dégage de la vie de l’artiste.
Évidemment, elle va connaître les rejets et l’inadéquation de son ennéatype 4. Comme elle croit ne pas avoir « sa » place, c’est une lutte permanente. Surtout, la place du bonheur n’est pas pour elle : elle tombe amoureuse du boxeur Marcel Cerdan, un beau 3 inaccessible car déjà marié. Qu’importe, la rivalité du sous-type « one to one » l’aide à le convaincre de la rejoindre à New-York. Va-t-elle enfin connaître l’amour ? Coup de grâce, l’avion s’écrase et elle se retrouve seule et abandonnée.
La fin de sa vie est dans cette ligne droite : elle monte sur scène pour chanter « Non, je ne regrette rien », malade, le corps épuisé de tous les excès commis depuis si longtemps. Elle s’évanouit pendant cette performance, la demoiselle blanche l’ayant poussée jusqu’au bout de ses forces, à la recherche d’une promesse inaccessible et auto-destructrice.